Sur la route du Danemark

Il y a trois mois, j’ai pété un câble. J’en ai eu marre d’être à ma place, enfermée dans un quotidien pas assez routinier pour être ennuyeux mais déjà trop pour être excitant. J’en ai eu marre de me lever le matin, marre de voir les mêmes routes, les mêmes visages, les bus bondés et les regards tristes.

J’ai pété un câble, gentiment. J’ai décidé, de but en blanc et en moins de cinq minutes que je devais absolument partir en voyage. Voila deux ans que je suis enfermée entre la France et la Normandie. Voila deux ans que j’essaie de ramasser des petits bouts de vies pour m’en constituer une entière.

Alors, j’ai dit « ça suffit, j’me casse ». L’avantage quand on en a marre de tout et qu’on a plus peur de rien, c’est que tout devient possible. J’ai toujours cru que plus on allait au nord, plus on était heureux. Alors je me suis dit, puisqu’on n’entend jamais parler du Danemark, et qu’ils sont au nord, ils doivent être heureux. Et je suis partie, comme ça, un soir de novembre, emportant avec moi un colocataire téméraire, qui puisque je partais à l’aventure, s’est dit qu’il partirait aussi.

Je ne sais pas si les Danois sont vraiment heureux, mais en tout cas, ça rend heureux d’aller au Danemark. Et comme j’étais à la fois heureuse et bouleversée par ce voyage, je l’ai écrit, et je vais vous le raconter.