Vivre avec soi

C’est délicat. Toute ma vie j’ai couru après l’amour pour avoir quelqu’un à qui penser, quelqu’un à séduire, à traquer.
Je n’ai jamais pris le temps de vivre seule avec moi-même. De ne prendre soin que de moi. Je ne sais pas pourquoi j’ai ce si grand besoin d’avoir une attention qui vient de l’extérieur, alors que je pourrais mettre en action envers ma propre personne ma capacité presque surnaturelle à prendre soin des autres. Je suis capable de rester bloquée dans une relation qui n’en ai pas une et de prendre soin de lui comme d’un petit enfant fragile, anticiper, réagir à ses moindres besoins en oubliant jusqu’à mon nom. Me perdre pour les autres, c’est ce que je fais. C’est pathologique.
Je ne comprends pas mon incapacité à me perdre pour moi-même. Peut-être que ça impliquerait de me trouver et que je n’ai pas envie d’être face à la réalité de mon existence, de mes désirs. Par peur de ne pas être capable de les réaliser. Par manque de courage, de ressource, d’ambition. Par flemme. Par peur de l’échec. Peur du manque. Ça reviendrait à dire que je fuis ma propre personne. Ne suis-je donc pas d’assez bonne compagnie ?
J’ai écrit à propos du vide qui est de l’espace, à propos de la nostalgie quand je rêve d’oublier mon passé pour ne plus y penser, j’ai écrit à propos du corps, de l’amour, et je ne suis même pas foutue de m’aimer moi-même. Je pensais avoir résolu tellement de problèmes et pourtant, ce soir, c’est comme si je repartais de zéro dans la déconstruction de mes croyances, de mes névroses. Comme si j’étais à nouveau coincée dans la matrice. Je recommence à manger avec précaution comme si j’allais casser la balance, je recommence à m’accrocher aux mauvaises personnes. Je n’apprends rien de mes erreurs et j’ère dans le grand tout de l’univers, et alors que je pensais le comprendre, je me suis plantée de chemin. Je suis perdue au milieu du tout et du rien, encombrée de mes émotions qui débordent.
Comment on fait, pour s’aimer soi-même ? Je ne parle pas de s’offrir un spa, ou ce genre de connerie qui guérit en surface. Je parle du moment où tu plonges dans ton âme pour la regarder dans les yeux, ce moment où tu acceptes de voir le blanc et le noir, le brillant et les fissures. Ce moment où tu vois ce qui ne va pas en te remontant les manches pour réparer. Pour te réparer. Seule, sans l’aide de personne, parce que personne d’autre que toi ne peux régler tes problèmes. Aller chercher les problèmes au lieu de les fuir, ou de les transposer sur les autres comme si c’était eux qui en avaient un. Comme s’il était inconcevable que ce soit ok d’avoir des défauts.
On dit souvent qu’on tombe amoureux des défauts de l’autre. On dit rarement qu’on tombe amoureux des nôtres. Et pourtant, ne serait-ce pas une réponse logique que d’aimer ses propres défauts ? Ne serait-ce pas le début du moment où on arrive à vivre avec soi-même, enfin ?
Là encore, je retrouve une question qui tourne beaucoup en boucle dans ma tête!
_Comment s’aimer?
_En s’acceptant!
_comment on peut accepter ce qu’on aime pas chez nous, ou pire, ce que l’on connait pas de nous??
– heuuu…
Je pense avoir trouver une façon d’y arriver. Mais elle me fait un peu flipper.
La solitude et la contemplation..mais ça peut prendre beaucoup de temps, alors en plus rapide et radicale, une retraite guidee avec shaman et plantes “magique.
J’ai vu pas mal de témoignage ou ça reglait ce désamour!
Si j’ai le courage (le temps, les moyens) je te raconterais..si je reviens!😜